LA LUTTE DE MASSE

Ce matin à l’AG, on m’a qualifié de « partisan de la lutte de masse ». Cela se voulait un sarcasme mais je remercie celui qui l’a lancé car il a très bien posé le problème.

Implicitement, il reconnaît que la mobilisation actuelle n’est pas une lutte de masse, c'est-à-dire qu’elle concerne une minorité d’étudiants, très actifs mais isolés. Cela a été confirmé par plusieurs interventions. Celle d’une enseignante de sociologie, très dévouée, qui déplorait le peu de mobilisation des étudiants de son département. Celles aussi qui revenaient sur l’absence des étudiants aux manifestations et dans leur département et bien sûr toutes celles qui dénonçaient la reprise des cours.

Pourtant la lutte de masse existe et une enseignante du département de musique nous l’a démontré. Très posément et très clairement, elle a expliqué que les étudiants de musique ont repris les cours et que c’est ensemble et avec leurs professeurs, sous diverses formes, qu’ils continuent ou plutôt qu’ils commencent à exprimer collectivement leur opposition à la LRU.

C’est cela la lutte de masse, ou du moins une des formes qu’elle pourrait prendre dans les semaines à venir.

Les intervenants ont dit également très justement que la manifestation de demain aurait valeur de test. Si elle est réussie, le mouvement aura marqué un point. Je suis totalement d’accord là-dessus.

Seulement aussitôt pointe le sophisme : si nous sommes nombreux à la manifestation, c’est que notre méthode est la bonne et qu’il faut continuer et qu’il faut donc à nouveau imposer la suspension des cours.

C’est un sophisme parce qu’il n’y a pas de logique à conclure que ce qui a conduit à un succès une fois se répétera nécessairement. C’est faux, la bonne stratégie n’est pas celle qui a réussi mais celle qui correspond à la situation. Si la situation change, et toutes les interventions qui s’alarmaient du recul ou de la stagnation de la mobilisation le confirmaient, il faut une autre stratégie.

La question posée est donc bien celle-ci : les cours vont-ils reprendre afin qu’une lutte de masse puisse commencer.

Je ne vois pas comment en etant en cours on peut lutter.

Si tu annules les cours les jours de manif tu pénalise les cours doublés (50% l'auront le Lundi 50%l'auront pas car ca tombe un jour de manif)

Après l'important c'est demain : tous dans la rue, Pécresse pense que la mobilisation est finie, montrons lui qu'elle à bien tord !!

La prof de musique nous a expliqué par l'exemple comment on peut aller en cours et lutter

Ensuite, si annuler les cours les jours de manif c'est pénaliser quelques étudiants, annuler tous les cours tous les jours c'est pénaliser tous les étudiants tous les jours.
Ils n'ont pas cessé de dénoncer cela.

A politique de crétins, réponse du même tonneau.
si la fac est bloquée demain je vais pas à la manif
sinon j'y vais

désobéissance !

M Toni, notre vénérée conscience de la voie juste, devrait faire des études, dans une université par exemple, ça lui ouvrirait peut-être l'esprit et il en tirerait certainement du profit pour penser le combat politique (et l'or tôt graf)

Je suis ravi de voir qu’à paris 8, les individus sont capables de prendre des décisions. Vive la politisation !
Il faut toutefois que tu comprennes que cette conduite noble et par ailleurs tout à fait légitime est rendue possible par le fait que le blocage a eu lieu à l’Université. Sans quoi tu aurais été noté « absent » et privé de la carotte qui amène tant de monde à St Denis, à savoir le diplôme au bout des trois ou cinq ans.

Il est toujours bon de réfléchir aux tenants et aux aboutissants de ses actions avant de les mettre à exécution, surtout quand on dénonce une politique « de crétins ».

A vous.