HARVARD

Après 371 années, l'Université d'Harvard a investi, en octobre dernier, sa première présidente : l'historienne de la Guerre Civile américaine, Drew Gilpin Faust, 59 ans. Lors de la cérémonie d’investiture, la nouvelle présidente a prononcé un discours inaugural particulièrement offensif contre les politiques d'évaluation de l'enseignement supérieur et contre l'exigence de former en priorité une main d'œuvre devenue mondialisée ; parlant de l’université, elle a dit "il s'agit d'abord d'un enseignement qui forme à vie, qui transmet un héritage et façonne le futur". La présidente s'en est également prise au gouvernement fédéral qui souhaite, précisément, systématiser ce principe d’évaluation des enseignements.

Drew Gilpin Faust a également rappelé que les universités américaines ont fonctionné "comme l'emblème et le moteur de la citoyenneté et de l'égalité des chances ; pour les Noirs, les femmes, les Juifs et les immigrés et d'autres encore qui auraient été sujets aux quotas ou totalement exclus du système". Avant d'ajouter, "ma présence aujourd'hui et celle de beaucoup d'autres sur cette estrade était inimaginable, il y a encore quelques années".

La présidente, dans son discours entier à fustiger les idées de la LRU, pour elle les etudes doivent s'intéraissé au humains, à la pensée et non au entreprise et au capital.

Et je précise que si Harvard est un modèle de nombreuses U des USA galere enormement...

perso je suis pour l'évaluation des prof de l education superieurs.
Se sont les seuls qui ne sont pas evalués pourquoi??
Certains profs seraient peut etre enfin mis a leurs place et comprendraient le principe de l'education!!
enfin bref...

Les eleves evaluent leurs prof en Université Francaise...

Ce que Drew Gilpin Faust conteste ce sont les divers classements internationaux des universités (qui pourtant classent Harvard comme l'une des premières universités au monde).

Elle estime que la qualité d'une université ne se mesure pas à son adaptation au marché du travail local mais par ce qu'elle transmet et développe.

Je suis bien d'accord, mort au classement qui est sur des bases de folie en plus..

Sans utiliser le mot "hypocrite" -- mais si, en fait -- il faut bien critiquer ce discours tenu par la nouvelle presidente de Harvard. Harvard est l'une des seules universites americaines qui peuvent se permettre (financierement) un tel discours de promouvoir "l'enseignement/recherche a but non-lucratif". Harvard a une dotation en capital (endowment) la plus grande des USA, 25 milliards de dollars, augmentee regulierement par des dons et des investissements en fonds speculatifs (sauf que la, recemment ils ont perdu un peu d'argent -- unpeu, 350 millions)... ils sont bourres de fric. Son discours est alors un coup de marketing, oriente vers les donateurs (oui, le mecenat idealiste) et vers des etudiants eventuels. il y a un grand desir parmi les jeunes etudiants idealistes (mais riches... qui peuvent se permettre d'etre idealistes!) de recevoir une education plus humaniste, qui n'est pas soumise a la logique du marche et le marche du travail. Son discours va les attirer. Mais tout le monde le sait tres bien, avec un diplome de Harvard on peut tout faire, on peut trouver n'importe quel travail... le nom lui-meme assure que les etudiants ne souffriront pas des inconveniences dues a une education "non-lucrative". Un diplome en philo de Harvard peut deboucher sur une carriere de banquier, avocat, etc. Le nom, lui meme, vend... il n'y aura jamais un manque de debouches professionels pour ses diplomes, jamais un manque d'investissement prive pour sa recherche, ses labos, annexes etc, ou de financement prive pour ses chaires. Il ne faut pas oublier que les frais d'inscription de Harvard sont a 35.000 dollars par an.... qui relativise cette volonté de rendre l'enseignement à Harvard "disponible et accessible"... La diversite raciale n'est evidemment pas la meme chose que la diversite sociale... ici, elle est franchement hypocrite: "L’université était réservée à une petite élite; désormais, elle sert les masses, pas seulement quelques privilégiés". Je veux bien croire qu'elle est sincere, mais il faut tenir compte de la particularite du cadre qui permet son discours.